Sam, amoureuse de la nature ? Quelle idée. Non, Sam est juste amoureuse de son petit copain, et en déprime lorsqu'elle n'est pas avec lui. Alors Sam, lorsqu'elle est seule le samedi matin, elle traine au lit. Ou elle sort en cachette, seule, sans prévenir les amies de sa maison. Parce que Sam aime bien être seule pour réfléchir, penser à tout et n'importe quoi, isolée du monde, et face... au lever du soleil. Elle n'aime pas la nature plus que ses propres yeux, ou que son amoureux, mais elle aime bien voir le lever du soleil. Son endroit préféré pour ce spectacle ? Une tour. N'importe laquelle, mais avec une petite préférence pour celle d'astronomie. Pourquoi ? Parce que personne n'y va jamais. Qui aurait dans l'idée d'aller monter des centaines de marches pour atteindre la tour la plus haute du château, juste pour voir le soleil se lever ? Sam, oui, mais elle n'avait jamais vu quelqu'un la rejoindre. Alors ce matin là, en ce mois de septembre et en cette matinée assez couverte, elle était sortie de sa couette, et s'était rendue en marchant vite en haut de la tour d'astronomie, en pyjama. Sam adorait se promener en pyjama dans le château, tant que personne ne la voyait. Arrivée en haut, elle s'était assise assez loin du bord, les genoux repliés sur la poitrine pour se tenir chaud, la tête posée sur les genoux. Mais comme souvent, elle était arrivée en avance ce jour là. Et comme souvent, elle s'ennuyait, puisqu'elle n'avait rien à regarder. Alors, prise d'un élan de folie (connerie ?), elle s'était levée brusquement, avait remis son pyjama en place, croisé les bras sur sa poitrine, et s'était avancée vers le vide. On aurait dit qu'elle allait se tuer, mais non ! Non, elle voulait juste tenter une nouvelle fois de vaincre sa phobie du vide. Voilà donc comment elle s'était retrouvée à deux mètres du bord, la tête dans les épaules, les jambes flageolantes comme si elle était prête à s'effondrer, et le regard rivé sur le sol, pour voir lorsqu'elle aurait atteint son premier objectif : le mètre qui la séparait du bord. Ayant peur de ne pas le voir, elle alluma sa baguette à l'aide d'un Lumos et tendit son bras en avant. Mais elle ne tint pas longtemps dans cette position, puisque, à cause d'un nouveau pas, ses bras s'étaient mis à trembler eux aussi. Elle aurait jamais du tenter de s'en approcher, elle en était consciente. Mais son rêve était toujours de pouvoir monter un jour sur un balai et de voler dans le ciel, comme un oiseau, et elle continuait d'espérer qu'un jour, elle en serait capable. Alors Sam, bah elle resta figée sur place, tétanisée de peur. Prise d'un nouvel élan, mais de courage cette fois ci, elle s'assit doucement sur le sol froid et humide, dans la même position qu'avant sa crise de folie. Elle ne cherchait plus à contenir ses larmes de peur, ni à arrêter ses tremblements. Elle allait piquer sa petite crise, puis allait se calmer, avant de redescendre tranquillement les marches pour rejoindre son dortoir. Ni vue, ni connue. Cela pouvait prendre plusieurs heures, mais tant qu'elle se serait pas calmée, elle ne pourrait pas bouger de toute façon. Elle ne pouvait pas détacher son regard de l'horizon, ce qui était débile en fait, puisque cela ne faisait que retarder le moment ou elle pourrait à nouveau marcher. Alors elle était là, à pleurer et trembler comme une feuille, lâchant parfois un petit sanglot mal retenu. Et le pire dans l'histoire, c'est qu'elle était non seulement seule et qu'elle le resterait, mais qu'en plus, elle était sortie pour rien puisque le soleil n'était visiblement pas prêt de sortir le plus de son nez...

Putain de bordel de merde. Et voilà, ça c'est fait. Avez-vous déjà eu ce sentiment à la con? Le sentiment de manque. Oui! Ce truc horrible qui vous fait sentir mal, qui vous donnes mal au crâne, qui vous fait pleurer... voilà. Généralement, ce sentiment est apporté par l'absence de l'être aimé. Mais, si vous l'aimez à la folie, alors là, c'est encore pire, vous n'avez qu'une envie, lui parler, l'entendre, la voir, pouvoir la serrer dans vos bras toute la nuit, toute la vie, ne pas la lâcher quitte à ce qu'elle étouffe. Et bien, Alex fait partit de la deuxième partie (qui, on doit bien l'avouer, est très peu nombreuse). Rien sans elle, prêt à mourir à Sam, prêt à faire tout et rien pour elle... c'est beau l'amour, hein? Oui, c'est beau. Mais dès fois, ça fait mal. Non, je ne parle pas des disputes. Je parle surtout du manque. Enfin bon, c'est la vie. Quand on aime quelqu'un, il faut savoir des sacrifices, gros comme petit... c'est l'intention qui compte, n'est-ce pas? Mouais, pas dans ce genre de cas. Qu'est-ce qui pouvait y tenir à sa Sam quand même...

SBAM. Un bruit qui veut tout dire. Un bruit qui signifie que Alex s'est cassé la gueule de son lit. "Ouh le pas doué." Ouh le cauchemar surtout mais ça, personne n'est censé le savoir... Secret défense, shht. Hop. A peine réveillé, il pensait à sa petite amie. Impossible de se rendormir. Il bailla et se leva, se prenant les pieds dans la couette qui l'avait accompagné dans sa chute. Mais, notre petit Alex, il est plus doué qu'on le croit. Il se rattrapa de justesse et se hissa sur le lit en s'étalant de toute sa longueur, un soupir accompagnant le tout. Vous voyez le truc quoi... non? Tant pis. Il tira sa couette sur le lit et la laissa en boule sur celui-ci. Le blondinet bailla et se leva, faisant bien attention de ne pas se casser la gueule au passage. S'habillant rapidement, sans prendre la peine de mettre sa cravate (quelle honte!), il sortit du dortoir sans réveiller ses camarades. Ce qui, pour un Alex pas réveillé, n'était pas évident... Quelques fauteuils dans les genoux plus tard, il était sortit de la salle commune, yeah! Et là, la question que tout le monde se pose : "Et maintenant?" ... et maintenant, il allait réfléchir à des trucs bien morbides. Du genre : "Et si elle ne m'aimait plus?" ; "Et si je sautais de la Tour d'Astronomie?" Oh yeah!

Non, je déconne. Il n'allait pas le faire, non, il voulait être seul et là-haut, il était sûr que personne ne viendrait... Il prit donc le chemin de la Tour d'Astronomie, manquant au passage de se prendre quelques murs, mais bon... détails détails. Il évita plusieurs fois Peeves qui semblait enclin à embêter son monde. Ouf, quelques escaliers à gravir et ce serait terminé. Il monta les derniers escaliers et se retrouva nez à nez avec un dos qui lui était familier. Sam? Oui... mais pas dans un très bon état à en juger les tremblements et les sanglots qui s'échappaient quelques fois. Doucement, sans faire de bruit, un peu beaucoup inquiet, il s'approcha d'elle. Arrivé à sa hauteur, il s'accroupit à côté d'elle, posant une main dans son dos.

ALEX ▬ « Sam... ? » dit-il, le ton qui faisait ressortir son inquiétude qui grandissait de secondes en secondes. C'est ça d'être amoureux.

Alex, ou comment débarquer là ou il faut, quand il faut. Ce garçon franchement, il était parfait hein ? Toujours là quand on a besoin de lui, même quand on ne lui a rien demandé. Qu'est ce qu'elle pourrait bien faire sans lui ? Pas grand chose, nous sommes d'accord. Entendre sa voix, même si c'était pour prononcer son prénom qu'elle connaissait déjà, lui faisait tant de bien. Elle se sentie rassurée. Certes, elle ne cessait pas de fixer le vide, mais au moins, elle ne se sentait plus seule. Elle n'osait pas bouger non plus pour le moment, mais elle ne tarderait pas à avoir le courage de se jeter dans les bras d'Alex. Il était là, et c'était l'essentiel. Surtout qu'elle avait été déprimée de se dire qu'elle ne le verrait pas avant plusieurs heures. Mais il était là, elle le sentait. Bon, il avait la main dans son dos, c'était facile. Ce premier contact physique l'avait faite frissonner, et sursauter aussi, vu qu'elle ne l'avait pas entendu arriver. Mais bon sang, ce qu'il pouvait rassurer. A moins qu'il ne décide de la pousser dans le vide. Gloups. Elle déglutit difficilement en l'imaginant commettre ce geste sadique et échappa un sanglot qu'elle retenait depuis qu'il était arrivé. Peut être lui tendait-il un piège, du genre... "Je suis gentil avec toi ma chérie, mais est ce que tu sais que dans 5 minutes je vais te jeter du haut de la tour d'astronomie ? Dramatique accident. Ils seront tous attristés à ton enterrement, moi le premier. Je pourrais me moquer de qui maintenant ? Tu es tellement naïve d'avoir pu croire que je t'aimais, sale sang mêlé. ". Bon, j'exagère un peu, mais sa pensée était similaire à cette horrible réplique. Elle n'était pas de nature naïve pourtant, mais elle avait peur que l'amour la rende totalement aveugle. M'enfin bref. Elle se faisait peut être prendre pour une cruche, n'empêche qu'elle était heureuse avec Alex, et qu'elle l'aimait plus que tout au monde. Et qu'elle était toujours plantée comme une nouille face au vide, alors que le soleil ne semblait pas décidé à pointer le bout de son nez. Mais ! Elle trouva le courage d'ouvrir la bouche, pour autre chose que d'échapper un sanglot.


« Je suis con hein ? »


A ça pour l'être, elle l'était vraiment. S'approcher du vide quand on en a une peur bleue, mais quelle idée. Elle le savait en plus qu'elle crisait à chaque fois, mais pourtant. Le gout du risque peut être. L'adrénaline, tout le monde aime ça. Mais bon, elle n'en restait pas moins bête. Une chance qu'Alex soit là, franchement. Elle aurait pas eut l'air fine sinon. Elle échappa un lèger sourire qui disparu aussi vite qu'il était venu. Oui, elle se moquait d'elle même, c'était devenu grave. Vous mettrez ce sourire sur la note de la fatigue, d'accord ? N'empêche que la présence de son petit ami commençait doucement à la calmer. Très, très doucement, mais elle réussissait à échapper moins de sanglots qu'avant son arrivée. Elle était en bonne voie !